Le 6 août, l’armée soudanaise a détruit un avion-cargo à l’aéroport de Nyala, contrôlé par les Forces de soutien rapide (FSR). L’appareil, affrété par les Émirats arabes unis, transportait 40 mercenaires colombiens et du matériel militaire. Tous les occupants ont péri. Cet incident, confirmé par la Colombie, marque un tournant dans le conflit soudanais en révélant l’implication directe d’Abu Dhabi aux côtés des FSR.
Jusqu’à présent, Abu Dhabi continue de nier toute implication dans le conflit soudanais. Ce jeudi 7 août encore, un responsable émirati a démenti les accusations de Khartoum, qui affirme avoir abattu un avion transportant 40 mercenaires Colombiens dans l’ouest du Darfour.
« Ces allégations infondées sont entièrement fausses, ne reposent sur aucune preuve et relèvent d’une campagne de désinformation », a-t-il déclaré à l’AFP.
Pourtant, depuis des mois, rapports d’ONG, enquêtes d’experts de l’ONU, centres de recherche et déclarations de l’armée soudanaise pointent vers une implication directe des Emirats arabes unis aux côtés des FSR.
Selon RFI, c’est la deuxième fois en trois mois qu’un appareil émirien est visé au sol à l’aéroport de Nyala, qui a rouvert en septembre 2024. La première frappe remonte au 3 mai.
Ce n’est pas la première fois que des mercenaires colombiens sont repérés au Soudan. L’an dernier, l’ambassade colombienne à Khartoum avait même présenté des excuses officielles. Ces hommes sont engagés par des sociétés de sécurité privées basées aux Émirats, selon leurs propres témoignages.
La semaine dernière, les forces alliées à l’armée à el-Fasher ont signalé la présence de 80 mercenaires colombiens aux côtés des FSR dans une attaque menée là-bas et plusieurs ont été tués.