La sécurité de l’aéroport international d’Entebbe a intercepté, mardi, neuf hommes ougandais soupçonnés de se rendre pour rejoindre les forces armées ukrainiennes (UAF) dans la guerre en cours contre la Russie.

Tous anciens militaires, ces hommes avaient été enregistrés comme partant occuper des emplois lucratifs d’agents de sécurité — une couverture qui, selon la police, dissimulait en réalité un recrutement de mercenaires.

Ce groupe faisait partie d’un vivier beaucoup plus large de plus de 100 Ougandais qui auraient été recrutés par une société obscure appelée MAGNIT.

« Nous avons de solides raisons de croire qu’ils étaient destinés au front ukrainien et non à des postes de sécurité civile. Il s’agit d’exploitation de la main-d’œuvre et de traite d’êtres humains, et aucun organisme public — y compris le ministère du Travail, du Genre et du Développement social — n’avait autorisé ce programme », a déclaré une source.

Un ressortissant russe soupçonné d’être l’instigateur de l’opération a été arrêté deux jours avant l’interception, tandis que plusieurs complices ougandais font l’objet d’enquêtes.

Selon la police, les recruteurs de MAGNIT ciblaient d’anciens soldats  notamment des vétérans de l’UPDF et d’anciens contractants en Irak et en Afghanistan en leur promettant des salaires pouvant atteindre 6 250 dollars américains par mois.

« La promesse d’une rémunération élevée était l’appât, mais en réalité, ils allaient être envoyés dans l’un des conflits les plus meurtriers au monde », a mis en garde un haut responsable de la police.

Les enquêteurs affirment que les recruteurs se sont procuré des dossiers médicaux au centre de santé Kiswa Health Centre III, à Bugolobi, et ont falsifié des documents de voyage essentiels, dont des certificats de bonne conduite d’Interpol, des carnets de vaccination contre la fièvre jaune et des CV.

« Les méthodes clandestines employées correspondent parfaitement au profil des réseaux internationaux de recrutement de combattants étrangers », a expliqué la source policière à Chimpreports.

Le conflit Russie-Ukraine, qui en est à sa quatrième année depuis l’invasion de février 2022, est décrit comme une véritable « broyeuse d’hommes » au regard de son coût humain colossal.

Les estimations occidentales et russes évoquent plus d’un million de soldats et de civils tués ou blessés, avec des pertes dévastatrices des deux côtés sur le champ de bataille.

La police a mis en garde les Ougandais tentés par de telles filières, soulignant le double danger d’être projetés dans des combats de haute intensité et de risquer des poursuites judiciaires pour mercenariat.

« Ce n’est pas un travail de sécurité, c’est envoyer des gens dans une guerre qu’ils ne comprennent pas, avec des conséquences dont ils ne reviendront peut-être jamais », a insisté le haut responsable policier.