Les États-Unis ont conclu des accords bilatéraux d’expulsion avec le Honduras et l’Ouganda dans le cadre de leur politique de répression de l’immigration illégale, rapporte la BBC.
Selon ces accords, l’Ouganda a accepté d’accueillir un nombre indéterminé de migrants africains et asiatiques ayant demandé l’asile à la frontière américano-mexicaine, tandis que le Honduras recevra plusieurs centaines de personnes expulsées originaires de pays hispanophones.
Cette initiative s’inscrit dans la stratégie de l’administration de Donald Trump visant à convaincre davantage de pays d’accepter des migrants expulsés qui ne sont pas leurs propres ressortissants.
Selon la BBC, des organisations de défense des droits humains ont dénoncé cette politique, estimant qu’elle expose les migrants au risque d’être envoyés dans des pays où leur sécurité pourrait être menacée.
En vertu de l’accord, l’Ouganda n’acceptera que des migrants sans antécédents criminels, mais le nombre précis de personnes concernées reste flou. Le Honduras, pour sa part, s’est engagé à accueillir des migrants sur une période de deux ans, y compris des familles avec enfants, tout en se réservant la possibilité d’en recevoir davantage.
Ces accords s’ajoutent à une série d’arrangements similaires conclus par l’administration Trump avec des pays de plusieurs continents, y compris certains accusés de violations des droits humains. À ce jour, au moins une douzaine de nations ont accepté de recevoir des migrants en provenance des autres pays.
La semaine dernière, le département d’État américain a annoncé la signature d’un accord avec le Paraguay, destiné à « partager le fardeau de la gestion de l’immigration illégale ».
La Maison Blanche a également intensifié ses démarches auprès de plusieurs pays africains. Le Rwanda a déclaré, plus tôt ce mois-ci, qu’il accepterait jusqu’à 250 migrants en provenance des États-Unis. Une condition de l’accord précise toutefois que Kigali « se réserve le droit d’approuver chaque personne proposée pour la réinstallation », a indiqué un porte-parole du gouvernement au micro de la BBC.
Le Rwanda a déjà été critiqué pour son bilan en matière de droits humains, notamment en raison du risque que les personnes transférées soient à nouveau expulsées vers des pays où elles pourraient courir un danger.
Plus tôt cette année, le Panama et le Costa Rica ont, eux aussi, accepté d’accueillir plusieurs centaines de migrants africains et asiatiques expulsés des États-Unis. Des documents officiels montrent que l’administration Trump a également approché des pays comme l’Équateur et l’Espagne.
Depuis le début de son second mandat, Donald Trump a engagé une vaste offensive contre les migrants en situation irrégulière, tenant ainsi une promesse phare de sa campagne électorale.
En juin, la Cour suprême des États-Unis a autorisé l’exécutif à reprendre les expulsions de migrants vers des pays tiers autres que leur pays d’origine, sans leur laisser la possibilité de contester les risques encourus.
Les juges Sonia Sotomayor, Elena Kagan et Ketanji Brown Jackson se sont opposées à cette décision, la qualifiant de « grave abus ».
Des experts de l’ONU et des ONG de défense des droits humains ont également mis en garde contre ces expulsions vers des pays qui ne sont pas ceux d’origine des migrants, soulignant qu’elles pourraient constituer une violation du droit international.