Le président Paul Kagame a souligné que, pour que les Africains puissent pleinement exploiter leurs terres et autres ressources naturelles, ils doivent traduire en actions concrètes les engagements pris lors des nombreuses réunions continentales, notamment celles consacrées à l’agriculture et à la sécurité alimentaire.
Il a lancé cet appel le 1er septembre 2025 à Dakar, au Sénégal, lors du Forum sur les systèmes alimentaires africains.
Selon lui, l’Afrique reste confrontée à un modèle d’agriculture à petite échellequi doit impérativement être réformé et modernisé.
« Cette agriculture est très répandue dans de nombreuses régions. Nous devons l’améliorer pour qu’elle devienne durable. D’autres défis majeurs, comme le changement climatique, aggravent la situation », a-t-il déclaré.
Le chef de l’État a pointé le faible niveau d’investissement dans le secteur agricole, tout en saluant la collaboration avec des partenaires et institutions internationales qui a permis au Rwanda de lancer des réformes ambitieuses. Il a cité notamment le partenariat avec la Société financière internationale (SFI), qui a contribué à promouvoir une agriculture durable en appuyant les petits exploitants.
Il a également évoqué l’importance du Fonds Ireme Invest, lancé en 2022 lors de la COP27 avec un engagement initial de plus de 100 millions de dollars, pour aider les agriculteurs à adopter des pratiques respectueuses de l’environnement et renforcer leur résilience.
Kagame a insisté sur la nécessité de changer les mentalités :« Nous produisons peu, et ce que nous exportons est souvent transformé ailleurs avant de nous revenir à un prix élevé. Le changement doit commencer par une évolution des pratiques et des mentalités. Nous savons ce que nous avons, nous savons quoi faire et comment le faire. »
S’adressant particulièrement aux jeunes, qui constituent la majorité de la population africaine, il les a exhortés à s’impliquer davantage dans la recherche de solutions aux problèmes du continent. « Les jeunes doivent agir, collaborer avec les gouvernements et les institutions, et montrer de la volonté. Ils sont la force qui assurera le développement futur de nos pays. »
Kagame a rappelé l’urgence de passer « des paroles aux actes » : « Lors de nos nombreuses réunions, nous faisons de belles déclarations. Mais les résultats restent faibles. Nous devons agir, mesurer les progrès, et assumer nos responsabilités. C’est le rôle des gouvernements, mais aussi celui de chacun, notamment des jeunes, qui doivent travailler dur et être acteurs des solutions. »
