‎Rwanda: inauguration d’une structure pour préparer la réintégration des détenus
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‎Rwanda: inauguration d’une structure pour préparer la réintégration des détenus

La Nouvelle Releve

September 3, 2025

Le gouvernement a inauguré aujourd’hui la toute première Maison de Transition du pays, une structure conçue pour préparer les personnes condamnées pour génocide ainsi que d’autres détenus proches de la fin de leur peine à leur réintégration dans la société.

‎Située dans le district de Rwamagana, cette installation a été officiellement ouverte par le ministre de l’Intérieur, le Dr Vincent Biruta, qui a souligné son rôle crucial en tant que pont entre l’incarcération et la vie communautaire.

‎Avec une capacité d’accueil de 2 500 détenus en fin de peine (entre six et douze mois restants), la Maison de Transition offre un environnement encadré où les condamnés peuvent amorcer leur réadaptation avant de réintégrer pleinement leurs familles et communautés.

‎Ce programme vise à réduire le fardeau psychologique à la fois pour les survivants du génocide de 1994 contre les Tutsi et pour les condamnés eux-mêmes.

‎Les détenus y seront autorisés à recevoir de courtes visites familiales, à participer à des activités communautaires comme l’umuganda et à suivre des formations professionnelles leur fournissant des compétences pratiques en vue de leur autonomie.

‎Les autorités estiment que cette libération progressive permet de limiter les traumatismes des survivants, qui pourraient autrement être bouleversés par le retour soudain de leurs anciens bourreaux dans leurs quartiers.

‎L’initiative est menée par le Service correctionnel rwandais (RCS), en partenariat avec des organisations telles que Interpeace et Dignité en Détention (DDE).

‎Selon la porte-parole du RCS, la CSP Thérèse Kubwimana, le modèle de la Maison de Transition permet que « les ex-détenus soient réintroduits progressivement dans la société, de manière à préparer aussi bien les condamnés que les survivants à une cohabitation harmonieuse ».

‎Le Ministre de l’Intérieur, Dr Vincent Biruta a appelé les bénéficiaires à profiter de cette période. « C’est le moment de vous préparer à une vie responsable après la prison. Collaborez avec les autres, respectez la loi et efforcez-vous de devenir des citoyens exemplaires, qui contribuent positivement à la société », a déclaré Dr. Biruta.

‎« C’est une avancée vers la construction de communautés plus sûres et plus solides. La réinsertion ne concerne pas seulement les détenus libérés, mais vise à garantir la paix sociale pour toute la nation », a-t-il ajouté.

‎Dès cette année, plus de 3 000 condamnés pour génocide seront libérés chaque année, après avoir purgé de longues peines. Bien qu’ils doivent retourner dans leurs communautés en tant que citoyens ordinaires, leur réinsertion pose des défis particuliers.

‎Le programme de la Maison de Transition vise à faciliter cette réintégration en leur fournissant les compétences sociales essentielles et, pour certains, en ouvrant des perspectives d’emploi.

‎Bien que ce programme soit principalement lié aux condamnations pour génocide, les autorités ont précisé que les Maisons de Transition accueilleront également des détenus condamnés pour d’autres crimes graves, à fort impact social.

‎« Cette structure ne s’adresse pas uniquement aux auteurs de génocide », a précisé la CSP Kubwimana. « Elle accueillera aussi des personnes condamnées pour des infractions traumatisantes pour les communautés, comme les violences sexuelles, afin que la société ait le temps de se préparer à leur retour. »



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