Le Parlement rwandais qualifie d’« insulte » la demande de libération de Victoire Ingabire par l’UE
Politique

Le Parlement rwandais qualifie d’« insulte » la demande de libération de Victoire Ingabire par l’UE

La Nouvelle Releve

September 15, 2025

Les membres du Parlement rwandais ont vivement dénoncé la résolution adoptée par le Parlement de l’Union européenne (UE) appelant à la libération d’Ingabire Victoire Umuhoza, qu’ils considèrent comme une véritable insulte au Rwanda.

Cette position a été réaffirmée lundi 15 septembre 2025, lors de l’examen de la décision de l’UE, jugée comme une ingérence directe dans la justice rwandaise, alors que le pays est souverain et indépendant.

Le jeudi 11 septembre 2025, les députés européens avaient adopté une résolution réclamant la libération immédiate et inconditionnelle de Victoire Ingabire, poursuivie pour des crimes, notamment d’atteinte à la sécurité nationale.

Les membres de deux chambres du parlement rwandais ont condamné cette ingérence délibérée dans le fonctionnement du système judiciaire du Rwanda, soulignant qu’il s’agit d’un acte qui devrait être unanimement rejeté par les citoyens rwandais.

« C’est une ingérence manifeste dans les institutions judiciaires de notre pays. Lorsqu’une affaire est en cours, les institutions compétentes mènent la procédure sans intervention extérieure. C’est un principe universel que l’Union européenne connaît parfaitement », a déclaré le député Rutebuka Balinda.

Selon lui, une telle attitude vise à miner la souveraineté du Rwanda en tant qu’État indépendant.

De son côté, Hope Tumukunde a qualifié la décision de l’UE de « scandaleuse », affirmant qu’elle véhicule des contrevérités portant atteinte à l’image du pays :« Ils prétendent qu’il n’y a ni liberté politique ni liberté de la presse au Rwanda. En réalité, ces affirmations ne sont que des mensonges destinés à salir notre réputation. »

Il a ajouté que cette décision reflète une « mentalité coloniale » et qu’elle est empreinte de mépris à l’égard des institutions rwandaises.

La vice-présidente de la Chambre des députés, Uwineza Beline, a établi un parallèle avec le cas de Paul Rusesabagina, condamné par la justice rwandaise pour des crimes liés au terrorisme.

« Bien que l’Europe se présente comme le berceau de la démocratie, il est évident que cette décision a été motivée par des pressions liées à l’aide au développement. Nous l’avons déjà constaté en 2021 avec l’affaire Rusesabagina : il existait un plan pour affaiblir notre pays et faire croire à l’absence de libertés. »

La sénatrice Nyirasafari Espérance a, elle aussi, rejeté toute ingérence étrangère : « Le Rwanda respecte les droits humains et les principes universels. On ne peut pas invoquer la liberté d’expression pour justifier des crimes commis au vu et au su de tous. »

À l’issue des débats, les deux chambres du Parlement ont décidé de confier l’examen approfondi de cette question à leurs commissions politiques et de gouvernance, lesquelles prépareront un rapport qui sera soumis à la séance plénière prévue lundi à 15h00 pour décision.

L’opposante, Victoire Ingabire qui a plaidé non coupable, avait été condamnée en juillet dernier par le tribunal de première instance de Kicukiro à 30 jours de détention provisoire, les accusations portées contre elle constituant une menace pour la sécurité nationale, selon la justice du Rwanda.

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