Le Rwanda a accueilli le troisième groupe d’enseignants bénévoles de français déployés dans le cadre de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), dans le cadre d’un programme visant à renforcer l’enseignement et l’apprentissage du français dans le pays.
Le nouveau groupe, composé de 50 volontaires issus de 15 pays francophones, a été accueilli officiellement, mercredi 1 octobre et suit actuellement un programme d’intégration d’une semaine qui se termine le 5 octobre.
Depuis le lancement du programme en 2020 par la Secrétaire générale de l’OIF, Louise Mushikiwabo, un total de 120 enseignants volontaires français ont été déployés dans les écoles rwandaises.
Le directeur general du Rwanda Education Board (REB) a souligné que le programme a connu les succès dont la participation remarquable des apprenants rwandais aux concours de français, et a assuré un accompagnement et soutien continus tout au long du parcours.
Dans un entretien accordé à New Times, Leon Mugenzi, directeur du développement et de la gestion des enseignants au REB, a souligné l’importance de l’initiative, notant que les enseignants sont censés enrichir la maîtrise du français à la fois dans les salles de classe et à travers des activités parascolaires.
« Évaluer le succès à long terme d’un programme lancé il y a seulement quelques années n’est pas facile», a déclaré Mugenzi. « Cependant, nous pouvons déjà confirmer que les élèves des écoles où les bénévoles ont été placés en bénéficient concrètement. »
Selon Mugenzi, le programme a donné lieu à diverses activités, telles que des concours de dictée et de lecture, des concours d’orthographe et la création de clubs francophones. « Ces initiatives améliorent non seulement les compétences linguistiques, mais favorisent également la créativité, la confiance et une meilleure appréciation de la langue », a-t-il ajouté.
Malgré les progrès réalisés, Mugenzi a reconnu la persistance de difficultés. Parmi celles-ci figurent une maîtrise limitée du français, tant chez les enseignants que chez les apprenants, des mécanismes d’évaluation insuffisants et une pénurie de matériel pédagogique.
La pérennité est également une préoccupation, car la continuité dépend du renforcement des capacités des enseignants locaux une fois les missions des volontaires terminées.

Pour combler ces lacunes, le REB prévoit d’élargir les possibilités de développement professionnel continu, d’améliorer les outils de suivi et d’évaluation et de promouvoir des modèles structurés de co-enseignement. Des partenariats sont également à l’étude pour améliorer l’accès aux manuels scolaires actualisés, au contenu numérique et aux activités parascolaires.
La vision de l’OIF s’inscrit dans le Plan national rwandais pour l’enseignement et l’apprentissage du français. L’objectif est que le Rwanda s’approprie progressivement le programme, en renforçant durablement ses capacités et son indépendance.
« La troisième cohorte, qui rassemble des volontaires de 15 pays, illustre la richesse de la Francophonie. Cette diversité offre aux étudiants et aux enseignants rwandais une exposition directe à un large éventail de perspectives culturelles et pédagogiques, renforçant l’idée que le français est un espace commun de coopération entre les continents », a déclaré Rennie Yotova, directrice de l’enseignement et de l’apprentissage de français à l’OIF.
La cohorte actuelle comprend des volontaires du Cameroun, du Sénégal, du Ghana, de France, de Madagascar et du Burundi. Parmi les 50 enseignants, 19 sont des femmes.
