De l’ONU à la RDC: Hypocrysie face au problème des FDLR
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De l’ONU à la RDC: Hypocrysie face au problème des FDLR

La Nouvelle Releve

October 7, 2025

Depuis plus de deux décennies, la communauté internationale, à travers le Conseil de sécurité des Nations unies, reconnaît les Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR) comme une menace sérieuse à la paix et à la sécurité internationales.

Pourtant, malgré une longue série de résolutions, les FDLR continuent d’opérer librement dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), semant la terreur, alimentant les tensions ethniques et entretenant une insécurité chronique dans la région des Grands Lacs.

Ce paradoxe est au cœur de l’intervention récente de Martin Ngoga, ambassadeur du Rwanda auprès des Nations unies, qui a dénoncé avec fermeté l’hypocrisie et l’inaction du Conseil de sécurité et du gouvernement congolais.

« Ce n’est pas le Rwanda seul qui définit les FDLR comme une menace à la paix et à la sécurité internationales, c’est le Conseil de sécurité des Nations unies lui-même », a rappelé M. Ngoga.

En effet, depuis la Résolution 1493 de 2003, le Conseil de sécurité a demandé à plusieurs reprises la neutralisation complète des FDLR. Suivirent les résolutions 1509, 1533, 1552, 1649, 1698, 1807, 1856, 1896, 1925, 1991, 2053, 2078, 2198, 2293, 2409, 2511, 2765, et plus récemment 2773.

Vingt résolutions en vingt-deux ans — toutes reconnaissant le même problème, sans aucune mise en œuvre réelle.

Cette constance dans la parole, sans action sur le terrain, met en lumière un double discours inquiétant : celui d’une ONU qui condamne le terrorisme sur le papier, mais qui ferme les yeux sur la présence et les crimes d’un mouvement armé issu directement des forces qui ont commis le génocide contre les Tutsi en 1994.

Les FDLR ne sont pas un simple groupe rebelle congolais parmi d’autres. Ils constituent les restes du régime génocidaire rwandais, responsables de massacres de civils innocents et de la propagation continue d’une idéologie génocidaire.

Leur présence en RDC depuis près de 30 ans constitue une bombe à retardement, dont la déflagration retarde toute paix durable dans la région.

Et pourtant, ni la MONUSCO ni le gouvernement congolais n’ont jamais pris de mesures concrètes pour démanteler cette milice. Au contraire, des complicités et alliances tacites entre les FARDC et les FDLR ont été à maintes reprises documentées, sans aucune réaction ferme du Conseil de sécurité.

Face à cette inertie internationale, le Rwanda réaffirme son droit légitime à se défendre.

«Le Rwanda, comme tout autre pays, protège son peuple et ses frontières en prenant des mesures de sécurité proportionnées à la menace », a insisté l’ambassadeur Ngoga.

L’histoire particulière du Rwanda impose en effet une vigilance constante. Après avoir subi le pire crime du XXᵉ siècle, le pays ne peut se permettre la naïveté. La sécurité nationale n’est pas une option, mais un devoir envers les victimes du passé et les générations à venir.

Ainsi, le véritable problème n’est pas le manque de clarté, mais le manque de volonté.

Le Conseil de sécurité a défini les FDLR comme une menace à la paix. Il a mandaté la MONUSCO pour les neutraliser, mais ni l’un ni l’autre n’ont agi.

La question demeure : combien de résolutions faudra-t-il encore avant que l’ONU prenne enfin ses propres décisions au sérieux ?

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