Des experts agricoles ont souligné que le fait que certaines familles au Rwanda n’aient pas accès à des engrais organiques (fumier) ni à d’autres intrants agricoles de base compromet leur autosuffisance alimentaire, puisque la plupart utilisent des engrais industriels qui finissent par appauvrir les sols.
Nshimiyimana Manasséh, responsable du plaidoyer au sein d’Inades Formation Rwanda, a déclaré que certaines familles au Rwanda rencontrent encore des difficultés à accéder à une alimentation suffisante, mais qu’il est tout à fait possible pour elles de produire leur propre engrais organique (compost).
Ces propos ont été tenus le Lundi 6 Octobre 2025 à Kigali, lors d’une réunion de trois jours réunissant les membres d’Inades-Formation, une organisation engagée dans le développement des communautés à travers l’agriculture.
Les participants venus de divers pays africains échangent sur les moyens de collaborer avec le Rwanda pour promouvoir une agriculture au service du développement des familles rwandaises.
“C’est possible de produire, disons les fertilisants d’organiques, même si nous avons un défit de trouver une quantité souffisante du biomass, mais on a vu qu’il y a des techniques par example de production des engrais verts, les techniques de compositage en peu modernisé.
Donc, on est entrain de collaborer et voir comment on peut integrer ces techniques dans nos pratiques quotidiennes et surtour à prendre nos fermiers à les faire elles même sur place ou bien dans l’exploitation.” a-t-il déclaré.
Des experts agricoles affirment que le gouvernement et ses partenaires doivent adopter des mesures concrètes pour aider les agriculteurs à produire davantage, à assurer leur propre sécurité alimentaire et à approvisionner les marchés.
Manasséh a déclaré: “Il existe un problème lié à l’accès aux intrants de base, car nous dépendons encore trop des engrais chimiques ou des pesticides.”
Il a ajouté que le gouvernement devrait mettre en place des politiques permettant de s’attaquer aux causes profondes du manque d’autosuffisance, car les produits chimiques utilisés dans les champs appauvrissent les sols, ce qui nuit à la productivité.
En juillet 2025, le gouvernement rwandais a annoncé que le nombre de ménages disposant d’une sécurité alimentaire suffisante avait augmenté en quatre ans, passant de 79,4 % à 83 %.
Le recensement général de 2022 indique que le Rwanda compte 3 312 743 ménages, composés en moyenne de quatre personnes.
Le ministre de l’Agriculture et de l’Élevage, Dr Mark Cyubahiro Bagabe, a déclaré que le gouvernement du Rwanda poursuivait ses efforts pour garantir l’autosuffisance alimentaire des citoyens.
Il a ajouté que le pays investit fortement dans la modernisation agricole afin de faire face aux changements climatiques et d’améliorer la sécurité alimentaire.
Actuellement, environ 69 % de la population rwandaise vit de l’agriculture et d’activités commerciales.
Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), 90 % des terres cultivées dans le monde sont exploitées par des agricultures familiales, qui produisent les deux tiers des denrées alimentaires mondiales.
Cependant, les agriculteurs font face à plusieurs défis; le manque d’intrants agricoles, la difficulté d’accéder aux marchés à cause d’une faible production, la concurrence accrue, le déficit d’informations, des infrastructures insuffisantes, ainsi que l’absence de mécanismes d’assurance et de protection sociale adaptés.