Avons-nous encore de l’espoir dans le “principe de Washington” ?
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Avons-nous encore de l’espoir dans le “principe de Washington” ?

La Nouvelle Releve

October 23, 2025

Les États-Unis ont accueilli cette semaine des représentants de la République Démocratique du Congo (RDC), du Rwanda, du Qatar et de l’Union africaine pour la troisième réunion du Mécanisme conjoint de coordination sécuritaire (JSCM), une instance née de l’Accord de paix de Washington signé le 27 juin 2025.

Cette rencontre, qui s’est tenue les 21 et 22 octobre à Washington D.C., avait pour objectif d’accélérer la mise en œuvre de cet accord présenté comme une feuille de route vers la stabilité régionale dans les Grands Lacs.

Le JSCM a notamment validé le Concept d’opérations (CONOPS) destiné à neutraliser les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) et à permettre, à terme, la levée des mesures défensives prises par Kigali.

Les parties ont également examiné les progrès réalisés depuis la précédente réunion du 17-18 septembre et celle du Comité mixte de supervision (JOC) du 1er octobre. Ces rencontres avaient permis de lancer la Phase 1 du plan d’opérations (OPORD), axée sur l’analyse des menaces et le partage d’informations sécuritaires. Désormais, l’enjeu est de passer à l’action, en engageant des mesures concrètes sur le terrain.

Les participants ont salué les efforts consentis jusqu’ici et ont convenu de se retrouver à nouveau les 19 et 20 novembre 2025 pour la quatrième session du JSCM. Les gouvernements de la RDC et du Rwanda ont exprimé leur gratitude envers les États-Unis, le Qatar et l’Union africaine pour leur appui constant dans la facilitation du processus de paix.

Mais derrière les formules diplomatiques et les engagements réaffirmés, une question persiste : avons-nous encore de l’espoir dans le “principe de Washington” ?

Car sur le terrain, la méfiance reste vive. L’Est de la RDC demeure en proie à l’insécurité, et les promesses de neutralisation des groupes armés se heurtent à une réalité complexe où se mêlent rivalités politiques, intérêts économiques et enjeux régionaux.

Washington tente de jouer les médiateurs impartiaux, mais le succès de cette initiative dépendra surtout de la volonté réelle de Kinshasa et de Kigali à tourner la page des accusations mutuelles.

Pour l’heure, les mots sont posés, les plans existent, les réunions s’enchaînent. Reste à savoir si le “principe de Washington” peut transformer les intentions diplomatiques en une paix tangible pour les populations de l’Est congolais ou s’il rejoindra la longue liste des accords qui n’ont jamais tenu leurs promesses.

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