Le ministre rwandais des Affaires étrangères, Olivier Nduhungirehe, a révélé que la Belgique avait sollicité l’aide du Qatar afin de rétablir ses relations diplomatiques avec le Rwanda. Cependant, il a souligné que cette démarche n’a donné aucun résultat, car la Belgique n’a montré aucun signe de changement dans son attitude.
Dans un entretien accordé au média Ukweli Times, le ministre Nduhungirehe est revenu sur l’état des relations entre Kigali et Bruxelles.
« La Belgique, par l’intermédiaire du Qatar, a demandé à ce que nous nous rencontrions pour discuter du différend. J’ai d’ailleurs rencontré le ministre belge des Affaires étrangères en mai afin de lui expliquer brièvement les raisons de la rupture de nos relations diplomatiques. Le comportement de la Belgique n’était pas approprié, surtout pour un pays qui a joué un rôle important dans l’histoire du Rwanda et de toute la région des Grands Lacs », a-t-il déclaré.
Malgré cette tentative, a-t-il ajouté, aucune avancée n’a été enregistrée. « Rien n’a encore été entrepris pour rétablir les relations, car nous ne voyons aucun signe de changement concret. Vous avez sans doute entendu que la ministre belge des Affaires étrangères prévoit de participer le mois prochain à la réunion ministérielle de la Francophonie, mais en ce qui concerne nos relations bilatérales, il n’y a eu aucune évolution », a précisé M. Nduhungirehe.
En mars 2025, le gouvernement rwandais avait officiellement annoncé la suspension de ses relations diplomatiques avec la Belgique.
Kigali avait justifié cette décision par le comportement jugé « irrespectueux » de la Belgique, aussi bien avant que pendant le conflit en cours en République démocratique du Congo. Le Rwanda avait notamment accusé la Belgique d’entretenir un rôle négatif dans la région et de soutenir des actions nuisibles à ses intérêts.
De son côté, le ministre belge des Affaires étrangères, Maxime Prévot, a déclaré dans un entretien accordé à Jeune Afrique qu’il était « encore trop tôt » pour parler d’une normalisation des relations.
« Il est prématuré d’évoquer une rupture définitive. Je tiens à rappeler que ce n’est pas la Belgique qui a souhaité couper les relations avec le Rwanda », a-t-il affirmé.
M. Prévot a toutefois reconnu que la reprise du dialogue pourrait prendre du temps : « Pour moi, il est essentiel de rouvrir des canaux de communication qui permettraient, à terme, un rapprochement. Cela peut prendre du temps ou passer par des voies indirectes. C’est ce que j’ai tenté de faire ces derniers mois, notamment lors de ma rencontre avec mon homologue rwandais à Doha, grâce à la médiation du Qatar. Les relations diplomatiques nécessitent du temps pour se reconstruire, il n’existe pas d’autre solution que le dialogue », a-t-il ajouté.
Il a également tempéré les attentes autour de sa visite prévue à Kigali en novembre 2025, à l’occasion de la réunion ministérielle de la Francophonie, précisant qu’il ne fallait pas en attendre de percée majeure concernant la reprise des relations bilatérales.