L’Alliance Fleuve Congo/Mouvement du 23 Mars (AFC/M23) a jugé inopportun l’appel lancé par la France en faveur de la réouverture de l’aéroport international de Goma, estimant qu’une telle initiative ne devrait intervenir que dans le cadre des négociations en cours à Doha, sous la médiation du Qatar, avec le soutien des États-Unis et de l’Union africaine.
Lors d’un sommet international sur la paix et la sécurité dans la région des Grands Lacs, organisé à Paris le 30 octobre 2025, le président Emmanuel Macron avait annoncé que l’aéroport international de Goma, reouvrira prochainement afin de permettre la reprise des opérations humanitaires dans les provinces orientales du pays ravagées par la guerre.
« Dans les prochaines semaines, l’aéroport de Goma rouvrira pour deux vols humanitaires par semaine. Il s’agira de petits avions, compte tenu des contraintes actuelles. Cette opération respectera pleinement la souveraineté de la RDC, tout en garantissant que l’aide parvienne rapidement à ceux qui en ont besoin », a déclaré Emmanuel Macron.
Dans un communiqué publié ce vendredi, le mouvement rebelle affirme que la situation actuelle sur le terrain reste hautement instable, évoquant des attaques répétées de drones attribuées aux forces du régime de Kinshasa contre des cibles civiles, notamment la destruction d’avions humanitaires à Walikale et Minembwe.
L’AFC/M23 accuse également le gouvernement congolais d’avoir fermé l’espace aérien au-dessus des zones libérés, afin de faciliter les opérations aériennes de ses drones et avions militaires visant, selon le mouvement, les populations locales.
“La communauté internationale ne devrait pas faire de cadeaux à un régime qui viole ses engagements de cesser-le-feu en privilégiant une solution militaire à un conflit politique et prolongeant ainsi les souffrances des populations civiles”, peut-on lire dans le communiqué.
L’AFC/M23 a souligné qu’il n’y a plus d’urgence humanitaire dans la région libérée car les déplacés de guerre ont tous regagné leurs milieux d’origine.
Le mouvement rebelle a appelé la France à ne pas tomber victime des lobbies humanitaires qui se sont enrichis sur le dos des anciens déplacés aux environs de la ville de Goma.
“La France devrait éviter tout acte, tout comportement ou toute prise de position susceptible de rappeler aux peuples de la région des Grands-Lacs son passé triste et malheureux”, ajoute le communiqué.
L’AFC/M23 conclut en réaffirmant son engagement à protéger et à défendre les populations civiles dans les zones qu’elle contrôle.
L’aéroport est fermé depuis janvier 2025, après la prise de la ville de Goma par les rebelles du M23.